58 % des patients seulement sont satisfaits de leur plateau repas à l’hôpital selon des enquêtes nationales SATIS. Face à ce constat, le ministère de la Santé a lancé en 2018 une mission nommée « Repas à l’Hôpital » afin de trouver des solutions. Le ministère de l’Agriculture et de l’Écologie a été associé à ce projet.
Le projet « Repas à l’hôpital »
Une expérimentation dans 3 établissements
L’objectif de cette initiative est triple : améliorer la satisfaction des patients, répondre aux recommandations de la loi EGalim qui prévoit 50 % d’achats de produits de qualité et durables dont 20 % de produits bio, le tout avec un budget alimentaire maitrisé.
L’expérimentation a été menée par Restau’Co, en partenariat avec l’UDIHR, l’ACEHF et plusieurs autres organisations professionnelles. Trois établissements hospitaliers de capacité différente ont été sélectionnés : l’APHP, le centre hospitalier de Paray-Le-Monial et le centre hospitalier de Douai. Chacun s’est prêté à un audit de ses pratiques alimentaires. Résultat : un gaspillage qui atteint 35 à 40 %, une distribution inadaptée des compléments nutritionnels oraux (CNO), 8% maximum de denrées alimentaires de qualité, des organisations cloisonnées…
Le plan d’action
Sur la base de ces observations et de l’avis du CNA, un plan d’actions a été défini en 2020 et mis en place, par étape, dans les trois établissements concernés. Sourcing de produits AOP, IGP et labellisés, formation et sensibilisation du personnel, proposition de paniers-repas pour le retour à la maison, dîner à 3 composantes en EHPAD, affichage des menus et mise en valeur des produits, réduction des CNO au profit de repas faits maison et enrichis, création de cartes adaptées aux besoins des différents patients…
Des collations qualitatives ont ainsi été prévues pour les courts séjours, des bouchées à manger à la main pour les EHPAD et en neurologie, des menus soignés pour les personnes en soins palliatifs… La création de restaurants pour les patients autonomes a été initiée pour des ouvertures à venir, selon la situation sanitaire.
Les résultats sont prometteurs. Mieux manger à l’hôpital est possible mais exige de revoir toute l’organisation (depuis les achats jusqu’au service des repas) et de remettre le patient au cœur des préoccupations.
Les résultats des premières expérimentations
Rencontre avec Didier GIRARD, ancien ingénieur en restauration à l’hôpital du Mans et chargé de mission Restau’Co pour le projet « Repas à l’hôpital »
Comment s’est passée la mise en place des actions pour améliorer l’alimentation dans les trois centres hospitaliers ?
Il faut savoir que le budget des achats alimentaires représente seulement 1 % du budget des hôpitaux. Depuis 20 ans il a peu évolué, y compris en période de crise. Accéder à des produits de qualité et plus chers demande donc de repenser entièrement l’organisation de l’hôpital et de mobiliser le directeur, les cuisiniers, mais aussi les médecins, les nutritionnistes et diététiciens, les personnels soignants, les services informatiques. Il s’agit de casser l’organisation en silos et de créer un groupe de travail pluridisciplinaire. Avoir une vraie motivation collective, être accompagné pour animer la dynamique et la méthode de travail est essentiel pour faire changer les choses.
Quels sont les résultats de cette expérimentation ?
Le gaspillage a bien été réduit avec une économie jusqu’à 27 centimes d’euro par plateau qui a permis d’intégrer 200 produits de qualité dans les achats.
La satisfaction des patients a significativement augmenté (+ 30 points) et le taux de patients dénutris diminué de 14 %.
Améliorer la restauration hospitalière sans surcoût significatif a été possible en maîtrisant mieux les quantités achetées, en économisant sur les CNO (jusqu’à 1 € par plateau), en adaptant les recettes et le service, en réorganisant la gestion du travail du personnel, et enfin en contribuant à un rétablissement plus rapide des patients.
Mais l’atteinte des objectifs reste limitée, ces économies étant insuffisants pour financer les 50 % de produits de qualité demandés par la loi.
En quoi les fournisseurs de produits alimentaires contribuent-ils à cette démarche ?
Un repas à l’hôpital, c’est 3 à 5 composantes alimentaires. Les fournisseurs comme Sysco, en répondant à nos cahiers des charges et en proposant des produits bio, de qualité, adaptés aux patients tout en garantissant des règles strictes en matière de sécurité et d’apport nutritionnel, sont ainsi pleinement acteurs de la démarche.
L’engagement Sysco
Notre gamme de produits « Essentiels » est spécifiquement conçue pour les patients dénutris. Ces bases culinaires s’incorporent dans une multitude de recettes salées et sucrées pour offrir un enrichissement en protéines, calcium et fibres.
Cette démarche est-elle duplicable à d’autres établissements ?
Oui, à condition de créer la dynamique de décloisonnement qui a accompagné ce projet. Restau’Co met à disposition les outils qui ont été développés. Le Ministère de la Santé devrait bientôt élargir cette expérimentation à de nouveaux hôpitaux.
Ensemble contre la dénutrition
Aux côtés des professionnels de la restauration hospitalière, Sysco s’engage pour l’amélioration de l’alimentation à l’hôpital. Pour cela nous vous proposons des produits répondant aux cahiers des charges EGalim, mais aussi une gamme de produits enrichis, spécifiquement conçus pour les patients dénutris.
Découvrez nos produits et menus spécifiques pour lutter contre la dénutrition.
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