14/01/2021 - Sysco

Des clefs pour piloter sa démarche anti-gaspillage en restauration collective

Quels leviers pour atteindre les objectifs de la loi EGALIM  ?

Suite à notre décryptage de la loi Egalim, nous vous proposons des outils pour atteindre les objectifs fixés.

Pour Marie Boursier, chargée de mission déchets et territoires à l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME, direction régionale Ile de France), « mettre en place un pilotage anti gaspillage est le premier levier qui permettra de faire des économies et de dégager des moyens pour atteindre les objectifs de la loi Egalim ».

Mais comment s’y prendre ?

« Pour commencer, ce qui compte c’est de mettre en place un diagnostic, en mesurant le volume de gaspillage alimentaire, sur la base de pesées. Des outils élaborés par l’ADEME sont mis à disposition. Il est important que cette démarche soit effectuée au niveau de l’établissement, car les plans d’actions à mettre en place peuvent être très différents en fonction du type d’établissement (école, hôpital, liaison froide ou chaude, cuisine sur place ou cuisine centrale…), mais il peut y avoir aussi de nombreuses différences sur le même type d’établissement. Il faut donc déterminer les postes et aliments sur lesquels le gaspillage est le plus présent. Ensuite, l’action doit être collaborative, avec la mise en place d’un comité de pilotage impliquant tous les acteurs de la chaine ».

Des outils pour se lancer sur le site OPTIGEDE et la médiathèque de l’ADEME :

  • Une boîte à outils pour réaliser un diagnostic du gaspillage alimentaire en restauration collective : Tout ce qu’il faut savoir pour mettre en place des pesées (le temps nécessaire, matériel, organisation) ainsi qu’un tableur de pesée à compléter à télécharger (en poids, euros et impact Co2).
  • Un guide pratique : une méthode simple pour réduire le gaspillage alimentaire de votre restaurant collectif public.

Témoignage du centre hospitalier René Dubos à Pontoise qui s’est lancé !

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Fouzia Voirin, cadre de santé diététicienne et Christiane Fleurier, cadre supérieur mission transversale Développement Durable au centre hospitalier René Dubos de Pontoise, sont venues nous expliquer leur démarche :
« Nous avons eu l’idée de lutter contre le gaspillage alimentaire dès 2015 dans le cadre du comité de liaison alimentation et nutrition. Cette structure pluridisciplinaire et consultative a pour but d’assurer directement ou indirectement la prise en charge alimentaire et nutritionnelle des patients, personnes hébergées et d’améliorer de façon continue la qualité de cette prise en charge. Dans ce cadre, l’objectif était de réfléchir globalement sur la prise en charge alimentaire avec toutes les parties prenantes de l’hôpital pour mieux respecter la réglementation, développer le tri et la valorisation des déchets tout en luttant contre la dénutrition dans un établissement de santé ».

Comment vous y êtes-vous pris pour vous lancer ?

« Pour commencer, nous avons cartographié les unités de soins concernés par la restauration, puis, évalué la quantité de denrées alimentaires non consommées après les repas servis et identifié les causes. Pour ce faire, nous avons lors du débarrassage, séparé les biodéchets des déchets non recyclables et réalisé une enquête auprès des patients. Puis nous avons, effectué des pesées des restes alimentaires. Grâce à ce travail, nous avons pu déterminer des indicateurs par service et par plateaux servis, estimer notre taux de perte moyen à 35%, ce qui correspond selon l’ADEME à 255 000 euros de coûts de pertes et élaborer un plan d’actions de lutte contre le gaspillage alimentaire adapté aux dysfonctionnements identifiés ».

Concrètement, quelles actions avez-vous mises en place ?

« A partir de ces résultats, nous avons élaboré un guide des bonnes pratiques, recentré le personnel sur l’une de ses missions qui est le « Repas » en tant que « Soin », mis en place une formation pour redonner du sens au repas et réalisé un suivi de notre gaspillage alimentaire grâce à un tableau d’indicateurs. A titre d’exemple, pour éviter le gaspillage alimentaire dans les unités de soins, nous renseignons dès l’arrivée des patients, leurs aversions alimentaires dans le nouveau logiciel repas afin de respecter leurs goûts et nous développons le service à l’assiette».